Le terme d’hypnose désigne à la fois un état particulier de conscience et un motif de rencontre entre deux individus. Les définitions se centrent sur l’un des deux aspects et parfois sur les deux.
Une définition de l’hypnose nous est donnée par Jean Godin :
« Un mode de fonctionnement psychologique dans lequel un sujet, grâce à l’intervention d’une autre personne, parvient à faire abstraction de la réalité environnante, tout en restant en relation avec l’accompagnateur. »
De façon sans doute un peu plus descriptive, et mettant au centre de son approche de principe de suggestion, nous trouvons la définition de l’American Psychological Association (APA) :
« Lorsque l’hypnose est utilisée, une personne (le sujet) est guidée par une autre (l’hypnotiste) à l’aide de suggestions afin de modifier son expérience subjective, altérer ses perceptions, sensations, émotions, pensées et comportements. Les individus peuvent également apprendre l’auto-hypnose, qui consiste en le fait d’utiliser seul des protocoles d’hypnose. Lorsqu’une personne répond aux suggestions hypnotiques, on dit généralement qu’elle a été hypnotisée ».
A noter que l’APA a adoptée par la suite une définition plus fonctionnelle :
« un état de conscience (consciousness) qui induit une absorption de l'attention et une diminution de la conscience (awareness) caractérisé par une plus grande capacité à répondre aux suggestions »
Quant à François Roustang, il donne de l’hypnose la définition suivante :
« Un état de veille intense, à l’instar du sommeil profond à partir duquel nous rêvons. De même que ce sommeil profond conditionne l’éclosion du pouvoir de rêver, de même cette veille intense nous fait accéder au pouvoir de configurer le monde. »
Dans cette approche, l’hypnose n’est donc plus une forme de « sommeil paradoxal » mais bien un « éveil paradoxal ». L’hypnose est en fait le mouvement paradoxal qui permet dans un premier temps une focalisation de l’attention pour ensuite permettre un élargissement du champ de la conscience. Le patient est amené à explorer sa position par rapport à ce qui est ressenti, en lien avec ce qu’il pense, ressent et l’ensemble de ce qui est présent dans l’ici et maintenant (Roustang définit cela comme la notion de « perceptude »).
Inspirée de ces trois sources, nous proposons à IPNOSIA la définition suivante :
« l’hypnose consiste en un état de fonctionnement psychologique par lequel un sujet, en relation avec un praticien, fait l’expérience d’un champ de conscience élargie ».
En effet, l’état hypnotique est bien un mode de fonctionnement psychologique que l’on peut caractériser sur les plans : émotionnel, affectif, et cognitif. Il est suscité dans le cadre d’une relation singulière : la pratique de l’hypnose impliquant que quelqu’un agisse sur le contexte du patient pour lui permettre d’entrer en état hypnotique. Sans cela, il s’agit de rêveries, de distraction, ou d’une autre forme d’état de conscience modifié.
La définition rappelle aussi, à la suite de Roustang, que l’hypnose permet d’acquérir un état de conscience élargi. La conscience dont il est question ici est une conscience corporelle au sens de la phénoménologie. Il s’agit de la conscience construite grâce à notre sensorialité et qui nous permet de percevoir notre environnement, nous-même, et la relation entre nous et ce contexte dans lequel nous nous trouvons.
A noter que c’est cette définition qui est devenue la définition officiellement enseignée durant les études de médecine depuis 2021 au sein de l’item 327 : « Principes de la médecine intégrative, utilité et risques des interventions non médicamenteuses et des thérapies complémentaires ».