Dois-je avertir mon patient qu’on va faire de l’hypnose ?

Ecrit par Cyril LE ROY le 17 juillet 2025

"Oui, évidemment" est la réponse qui nous vient immédiatement à l’esprit, influencés par nos formations, notre éthique et nos codes de déontologie. Pourtant, on peut aussi se méfier des évidences, car le doute est essentiel dans une posture ancrée dans les sciences. Douter nous oblige à poser clairement les bases de notre pratique. Alors, quelles notions influencent cette réponse, si évidente en apparence ?

Par

La première notion fondamentale est de rappeler que l’hypnose est une « evidence-based practice » dans de nombreux domaines. Ce n’est pas une pratique de soin alternative, mais une pratique qui tend à devenir conventionnelle. Elle ne présente donc rien de « extra-ordinaire ».

La seconde notion à prendre en compte est la représentation sociétale de l’hypnose. Bien qu’elle soit de plus en plus reconnue dans le milieu médical, l'hypnose est encore largement assimilée au spectacle, à la soumission et à l'inconscience. Parler d’hypnose, c’est donc s’engager dans un travail de déconstruction des croyances limitantes. Ce travail est nécessaire, mais également chronophage. Comme je le dis souvent, évoquer l’hypnose nous entraîne souvent dans de longues discussions passionnées et intéressées. Or, le temps des soignants est précieux, particulièrement dans le contexte actuel.


Et voici que s’élève une question dans ma tête : « Et le consentement, alors ? » 


Voilà donc une troisième notion à considérer : le consentement.

Le consentement n’est pas une chose figée. Une signature sur un papier ne le représente pas. Il doit être continu, mouvant, tout comme en sexualité. Être d'accord à un moment donné, même par écrit, ne signifie pas un consentement perpétuel. Le consentement au soin, c'est communiquer constamment avec le patient, pour savoir si l'expérience lui convient, que ce soit un pansement, une prise de sang ou une expérience d’hypnose. Il s’agit de lui demander si tout se passe bien, s’il se sent à l’aise, si le rythme et l’intensité de l'expérience lui conviennent, s’il souhaite continuer. Cette communication est essentielle.

Alors, peut-être bien que oui, peut-être bien que non. 

Mais réfléchissons.

Peut-être bien que non :

  • Dans ma pratique clinique, que ce soit en milieu hospitalier ou avec les pompiers, j’ai toujours proposé une expérience au patient pour améliorer son ressenti ou soulager sa douleur. Souvent, je ne parle même pas du mot « hypnose », tout comme je n’utilise pas les termes techniques pour d’autres soins du corps. Lorsque le patient accepte, nous passons à l’expérience, que l’on accompagne à chaque instant. Je veille à recueillir continuellement son ressenti et son désir de poursuivre ou non.

Après l’expérience, j’aborde souvent la notion d’hypnose. Cela permet de déconstruire certaines représentations et de l’intégrer progressivement dans leurs futures expériences de soin.

Peut-être bien que oui :

  • Oui quand ça paraît simple, quand on sent le patient en confiance, quand on le sent. On peut par exemple proposer : « est-ce que vous accepteriez que l'on utilise une méthode un peu différente et qui fonctionne bien pour... » 
    Cette manière de recueillir le consentement est possible uniquement si l’hypnose est utilisée en complémentarité avec des techniques standards. Le patient bénéficie alors d’une prise en charge complète, mais avec ce petit plus, cette valeur ajoutée. Mais dans le cas où l’hypnose est proposée « à la place de… », comme cela peut être le cas au bloc opératoire (par exemple, hypnose et anesthésie locale à la place de l’anesthésie générale), alors le mot ne peut être évité. Le patient doit pouvoir prendre sa décision de manière totalement éclairée.

Chez IPNOSIA, nous ne voyons pas le parcours de formation en hypnose comme un simple ensemble de techniques à maîtriser. Nous le considérons comme un ensemble de compétences à acquérir : des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être. La dimension éthique, ainsi que l’intégration de cette pratique spécifique dans le parcours clinique des apprenants, font partie de nos valeurs fondamentales. En vous formant chez IPNOSIA, vous bénéficiez d’un accompagnement individualisé, de supervisions avec des praticiens experts, et d’un compagnonnage pour vous aider à réinvestir vos apprentissages dans votre pratique professionnelle.

Vous pouvez retrouver l’intégralité du webinaire « hypnose et consentement » sur la chaine youtube Ipnosia. https://www.youtube.com/watch?v=Y63_8RsNgAg&list=PL7BOzESlC9y_J1LZdQ1ztnoqdydHuFNTh&pp=iAQB

IPNOSIA, c’est aussi un réseau de plus de 10 000 professionnels de santé formés à travers tout le territoire national, sur lequel vous pourrez vous appuyer avant, pendant et après votre formation.

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Hypnotiquement.

 

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